Né le 5/12/1942 à Rennes, en pleine guerre, il est l'aîné de 4 enfants. Son père, Alberto est italien, il est alors étudiant en architecture et s'est marié en 1941 à une Brestoise. L'Italie était en guerre contre la France et son grand père maternel disparu lors de l'attaque de Mers el Kébir refusait que sa fille épouse un italien. Son père a obtenu la nationalité française après la guerre.
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A l'âge de 4 ans, il est atteint d'une méningite tuberculeuse et manque de perdre la vie, sauvé de justesse grâce à un traitement révolutionnaire : la pénicilline. Seul rescapé du service infantile de l'hôpital Trousseau où il était hospitalisé, le professeur CATALA indiqua a ses parents qu'il n'aura pas une espérance de vie supérieure à 60 ans… sombre prédiction qui s'est finalement avérée exacte.
C'est à l'hôpital que son père architecte et passionné par le dessin (il a obtenu 19,5/20 en dessin à son concours d'architecture), lui transmis sa passion et lui apprendra à dessiner en lui refusant l'usage de la gomme.
Le 1er janvier 1951, son frère Michel âgé de 4 ans décède subitement, atteint d'une encéphalite.
Les conséquences directes de sa maladie qui dura jusqu'à l'âge de 14 ans, seront une totale déscolarisation, fréquentant uniquement les hôpitaux et la montagne où il fut à Morzine suivi par le docteur VUARNET, père du champion de ski. Un professeur particulier, le professeur GUENEGANT lui enseigna la passion de la lecture. Jacques CORTELLARI lisait la nuit et il connaissait l'Odyssée d'HOMÈRE sur le bout des doigts.
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Il entra - poussé par son père – dès l'âge de 17 ans aux Beaux-Arts de Paris dans la « Section d'Or », sous l'égide de Souverbie et de Limouse. Il s'éloigna une nouvelle fois de sa famille, ses parents, son frère et sa soeur.
Très tôt il montra des « dons » pour le dessin et passa maître dans la gravure sur cuivre auprès de M Haasen.
A 18 ans, les toiles de Jacques CORTELLARI étaient déjà spectaculaires. A cette époque Jacques peignait les carcasses de bateaux, inspiré par son passage à LANDEVENEC (29) où se trouvait à l'époque (1959) un cimetière de bateaux. Il aimait aussi faire des dessins humoristiques sur les moines de l'abbaye avec qui il avait une relation très chaleureuse.
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En 1966, il épouse Rolande BOURG dont il se séparera quelques années plus tard. A cette période Jacques expose beaucoup et sa notoriété se développe. Sa 2ème femme Marie Thérèse BUQUEN, originaire de CARNAC (56) souhaita que Jacques retourne vivre en Bretagne. Ils s'installèrent à Kéroual, manoir breton que son père rénova pendant de nombreuses années. Leur fils Kévin est né en septembre 1974.
Vivant en pleine campagne, éloigné du monde de l'art parisien, il se levait très tôt le matin, après avoir lu, et partait plusieurs heures dans la nature chercher son inspiration.
Très longtemps , La galerie « GUIGNE » à Paris eut l'exclusivité des expositions de Jacques CORTELLARI. Mais il exposa aussi à Brest, à New York, en Norvège, en Allemagne, au Japon, et beaucoup d'autres villes françaises (cf. CV).
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Toute sa vie il chercha la perfection du trait et dénigra les reconnaissances de ses pairs, en 1968 il refuse le « grand prix de Rome », dans les années 1980 (je ne me souvient plus l'année exacte, mais je me rappel encore la scène à la maison) il reçoit le prix de « meilleur graveur du siècle » à Vienne, qu'il n'ira jamais chercher…
Jacques CORTELLARI était un homme très cultivé, marqué profondément enfant par sa longue maladie et le décès de son petit frère, il avait cependant beaucoup d'humour. Sa quête de la perfection fut permanente. Elle le rendait exigeant et il ne fera jamais de compromis.
Il décède le 22/10/2002 à 59 ans, laissant derrière lui près de 800 tableaux et 2400 dessins et gravures, ainsi que des fresques.
Et nous...
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